En France, n'est-il pas venu le temps l'intelligence collective ?
Comment ça pourrait fonctionner?
La situation actuelle, le confinement, font réfléchir sur la façon dont fonctionne notre démocratie. Et si l'avenir de notre pays passait par la gouvernance participative et l'intelligence collective? Et si l'air de la connaissance et du numérique pouvait ouvrir de nouveaux champs d'exploration de la gouvernance de la France. Une gouvernance dans laquelle la communication et les intérêts personnels laisseraient place à la co-construction, à la responsabilisation de chacun dans l'intérêt de notre planète.
La situation
12ème jour de confinement, la perspective de fin de confinement s’éloigne au 15 avril. Le confinement est de plus en plus strict: même plus le droit d'aller dans la forêt au bout du chemin. Depuis quelques semaines, je vois des centaines de publications, j’imagine qu’il y en a des milliers sur ce qui est décidé, sur la bonne façon de faire. En même temps, on voit apparaître des contestations, des personnes qui préconisent un contrôle de tout le monde (Dernier exemple en date en Angleterre ), des personnes qui proposent une approche pragmatique avec un traitement sur la base de molécules déjà connues (Professeur Didier Raoult), d’autres personnes ramènent au sens de tout ça et à la place de l’homme dans ce monde.
Finalement, quelle est la légitimité de nos gouvernants pour prendre la meilleure décision ?
En regardant à l'étranger, je découvre d'autres approches que la nôtre :
- En Corée, ils ont préféré le contrôle au confinement et ça semble fonctionner,
- Des pays asiatiques plus disciplinés, portent plus couramment le masque , …
- J'observe, notre dépendance à la chine en matière de matériel de protection. Le codiv-19 pourrait bien coûter les élections à certains partis au pouvoir. Cela pousse à un gros travail de communication de la part des gouvernants. Jusque là rien de bien original.
Finalement, nos gouvernants prennent-ils les bonnes décisions ? Leurs conseillés sont-ils pertinents ?
Un constat, une réflexion
Un petit groupe de personnes avec leurs capacités physiques, mentales, les contraintes de communication liées aux aspects politiques, les jeux de pouvoir, le lobbying, les jeux stratégiques au niveau planétaire, prennent des décisions pour plus de 67 Millions d’habitants et ou pour l’ensemble de la population mondiale si on parle du G7.
N’y aurait-il pas une disproportion entre le nombre de personnes qui gouverne et les enjeux touchant l’humanité et notre planète?
Autrefois, je voyais les dirigeants comme des personnes hors normes, ultra intelligentes, surpuissantes, capables de nous protéger. Petit à petit, j’ai pris conscience et constaté que, malgré leurs capacités hors normes, ce sont des gens comme nous avec leurs peurs, leurs faiblesses, leurs ombres, leurs envies, leur ego, ... Leur intelligence et les études qu’ils ont suivis les conduises même parfois, avec cynisme à nous voir comme des « simples d’esprits » qu’il faut gérer, administrer, …
Comment à la travers la crise du coronavirus pourrions-nous voir se dessiner d'autres modes de gouvernance ?
La gouvernance utilisant l'intelligence collective appliquée à la crise du coronavirus
Imaginez nous sommes début février il est 20h. Le président français en appelle aux français pour une prise de décision cruciale pour la nation, potentiellement 67 millions de personnes de français libres égaux et fraternels. Ou plus fou António Guterresle, le secrétaire général de l'ONU en appelle à tous les habitant de la planète...
Avant cette émission retransmise à la télé et sur les réseaux sociaux, il y aurait eu un vote express via des réseaux sociaux pour choisir entre 15 et 20 experts chargés de participer aux débats ou des groupes d’experts décentralisés se regrouperaient pour faire remonter des suggestions ou carrément des citoyens éclairés faisant remonter des idées triées par des systèmes "intelligents" assisté de personne souhaitant organiser et structurer les idées remontants.
J’imagine un facilitateur chargé de conduire la réunion (Je pense à un format de type CODEV aboutissant à une prise de décision par consentement) donnant la parole à M. Macron et lui demandant de poser la situation, la problématique et le contexte.
1. La situation et la problématique
Les risques : Entre 1000 et un million de morts, une altération forte de notre système de santé.
Les options :
- confinement (Impact du confinement sur la société, sur l'économie, effets de bord, ... )
- test de toutes les personnes (Coût, disponibilité de solution technique, ... )
- laisser la nature faire (Nombre de morts potentiels, impact sur le personnel de santé, ...)
- …
4. Suivrait des questions de clarification, des reformulations, de nouvelles synthèses,
Durant quelques heures nous ferions fonctionner l'intelligence collective et les échanges. Les effets de bore de chaque décision pourraient remonter. d'autres options pourraient émerger
5. Suivrait un tour de ressenti.
Cette étape permettrait aux gens d'accueillir la nouvelle, de recevoir de l'écoute, de partager leurs peurs sans besoin de déclaration de guerre. Cette implication permettrait d'accueillir la situation avec plus de sérénité, tout en favorisant une prise de décision responsable et en conscience.
6. Finalement des propositions émergeraient impactant la mise en oeuvre de la décision finale.
7. Suivrait un vote par consentement
Ce qui est juste pour le peuple et solidairement accepté émergerait.
Comment en arriver là ?
Notre système est actuellement basé sur l'élection d'un petit nombre de représentants qui prennent des décisions pour nous. Cette approche date d'un temps où les technologies de l'information n'existaient pas. D'un temps où être sachant donnait un avantage sur les non-sachants. Avec l'air de la connaissance, chacun peut accéder à beaucoup d’informations et de savoir.
N’est-ce pas là que l’intelligence collective peut prendre toute sa quintessence ?
Bien entendu la connaissance peut être manipulée. On le voit bien sur les réseaux sociaux. Ce phénomène pourrait se réduire énormément si nous quittions l'air de la communication pour aller vers l'air de l’être, de la co-construction, de la connexion, du partage de l’information en enlevant constitutionnellement les enjeux de pouvoir pour se porter plus sur un enjeu autour l’épanouissement de chaque homme en cohérence avec la nature.
Cette vision peut paraître utopiste ? Existe-t-il des voies pour y parvenir ?
Comment y parvenir ?
Un tel mode de fonctionnement en démocratie participative existe déjà à des échelles plus petites. On voit de plus en plus de groupes prenant les décisions par consentement, travaillant sur l’intelligence collective pour faire émerger les idées. La masse d'informations à digérer pour prendre les bonnes décisions est devenue telle qu'il est quasiment impossible pour un petit groupe de personnes de prendre une décision pertinente. On voit ainsi de plus en plus de dirigeants de grands groupes débarqués pour des erreurs stratégiques. Il en va de même en politique. Si on prend l'exemple du coronavirus, comment mesurer l'impact du confinement sur l'ensemble de la population (Impact sur l'économie, impact sur les services sociaux, impacts sur l'alimentation, ...).
A l'inverse, on voit apparaître des outils permettant de faire remonter les idées provenant d'un grand nombre de personnes pour les digérer. Des études montrent que les décisions provenant du groupe sont, à moyen terme ou à long terme, plus pertinentes et plus performantes que les décisions issues de quelques personnes éclairées.
Tout ceci peut fonctionner si nous faisons confiance à l'intelligence des gens et du groupe. Tout ceci fonctionnera quand nous aurons une autre relation au pouvoir, une responsabilité individuelle face à l’autre et au collectif, une meilleure prise de conscience de notre place dans le monde, une meilleure confiance en soi et en chacun, de la transparence pour pouvoir collectivement prendre les bonnes décisions.
Je fais parti des gens qui pense que ce n’est pas en finançant des mesures écologiques qu’on changera vraiment les choses mais en changeant profondément la relation des gens aux autres et à la nature que les choses changeront naturellement et profondément.
Ce changement de fond pourra commencer lorsque l'école de la République ne cherchera pas à faire rentrer nos enfants dans des moules mais sera capable de leur ouvrir le chemin de la connaissance d’eux même en prenant soin de leur confiance en eux, en respectant le rythme des enfants dans l’apprentissage, en améliorant la co-construction et la communication entre les gens. Enfin en leur permettant de se reconnecter à la nature et aux êtres vivants.
De nombreuses organisations sont en train d'émerger dans tous les domaines d'activité. Ces organisations, comme mycéliandre, comme Lokavaluto, comme les écoles démocratiques ou les écoles du 3ème type laissent entrevoir une autre façon de fonctionner dans notre société.
Et si certains hommes politiques remplaçaient ou complétaient leurs conseillers par l'intelligence collective ?