Introduction
Et si la BCE versait 100 €/mois pendant un an, à chaque adhérent des monnaies locales européennes telles que la PIVE (monnaie locale de Franche Comté), Le Léman (Monnaie locale de Genève), Le Val’heureux (Monnaie locale liégeoise), le Sardex (Monnaie locale de Sardaigne),... avec un impact fort et direct sur l'économie et la transition écologique...
Le WE dernier, lors d'une rencontre entre monnaies complémentaires locales (MLCC), Jean Rossiaud (Dr. en Sciences économiques et sociales, Président de Monnaie Léman et député au parlement du Canton de Genève), m'a fait découvrir la théorie de l'hélicoptère. Cela m’a donné une idée que je voudrais proposer au président de la BCE (Banque Centrale Européenne) et aux députés européens.
Pour rappel et pour étayer ma réflexion, je tiens à souligner que Bernard Lietaer Professeur à l’université de Berkeley et cofondateur de l’Euro était un fervent partisan des monnaies complémentaires locales.
Rapide tour d’horizon sur la BCE et l'assouplissement quantitatif
Avant de rentrer dans le détail, voici en quelques mots le contexte, depuis 2015, l’Europe via la BCE a injecté quelques 4000 milliards d’euros (Source ) dans l’économie Européenne. L’impact semble faible sur l'économie lorsqu'on considère le montant des sommes injectées. Il semble qu’une partie des sommes reste au niveau des structures financières et l’injection de monnaie semble ne pas se faire de façon égale entre les territoires de la zone Euro.
La technique utilisée s’appelle le quantitative easing ou assouplissement quantitatif (La bonne vieille planche à billets modernisée…). C’est un outil utilisé par les banques centrales pour soutenir l’économie .
Cela consiste à augmenter, via les banques commerciales, le volume de monnaie en circulation pour baisser le coût du crédit et favoriser l’investissement des entreprises et des personnes. Cette opération s’accompagne en général de l’inflation et permet une relance de l’économie.
La théorie de l’hélicoptère (en savoir plus)
En résumé, la théorie de l’Hélicoptère popularisée par l’économiste Milton Friedman, consiste à créer de la monnaie et à la distribuer directement aux citoyens au lieu de prêter aux banques. Cette politique n’a jamais été mise en place en Europe à cause de la difficulté de mise en oeuvre.
Voici quelques freins identifiés que les monnaies locales permettent de lever (cf. Dernier paragraphe) :
La banque centrale n’a pas d’accès direct aux agents économiques
L’efficacité de la monnaie hélicoptère n’est pas garantie.
Risque de thésaurisation par les ménages qui n'utiliseraient pas cette somme mais qui l'épargneraient.
Risque de consommation de produits importés hors zone euro (C’est déjà le cas avec l’assouplissement quantitatif opéré actuellement et la financiarisation de l’économie)
L’effet risquerait de ne pas être suffisant à l’échelle d’un pays pour relancer la croissance.
Risque d’une mauvaise répartition de l’impact de l’injection monétaire (C’est déjà le cas avec l’assouplissement quantitatif appliqué)
Voici un article intéressant de la financepourtous qui parle de ces freins
Voici un autre article de la tribune
Proposition au président de la BCE
Je tiens d’abord à préciser que je parle en mon nom et pas au nom de quelque monnaie locale que ce soit.
En m’appuyant sur la théorie de l’hélicoptère et ma connaissance des monnaies complémentaires locales, je voudrais proposer à la BCE d’injecter l’argent de l’assouplissement quantitatif en passant par les monnaies locales en complément de ce qu’elle fait déjà avec les banques privées.
Voici l'approche qui pourrait être mise en place :
1. La BCE abonderait au fond de garantie d’une monnaie locale (ou régionale) complémentaire.
2. L’association de la monnaie locale pourrait ainsi créditer les comptes des particuliers adhérents à la monnaie d’un montant fixe, régulier non convertible, une sorte de Barter pour les citoyens.
Passer par la monnaie locale permettra :
De garantir un impact local de l'argent ainsi injecté dans l'économie.
D’éviter tout phénomène de thésaurisation puisque ces monnaies circulent dans la consommation à un niveau 7 fois plus important que l'Euro.
Les portes monnaies en monnaie locale sont plafonnés. Il est donc impossible de conserver plus d'une certaines sommes sur son compte.
De pouvoir mesurer l'impact économique en mesurant la circulation de la monnaie.
D'obtenir un croissance favorisant le développement durable.
De sensibiliser des populations à une consommation plus respectueuse de notre société
De soutenir des commerces et des entreprises locales
De favoriser le développement de filières locales, responsables et résilientes
D'éviter l'enregistrement de perte par la banque centrale puisque les fonds sont conservés dans le fond de garantie des monnaies.
Contrairement aux crypto monnaies publiques, anonyme et spéculatives, les risques de blanchiment sont limités du fait des plafonds et de l'identification légale des adhérents aux associations des monnaies locales.
Cette somme injecté dans l'économie ira directement dans une économie plus soucieuse de l'environnement, de l'écologie. Je fins par ce point qui me semble est primordial.
Pour information, il existe des centaines des monnaies locales dans toutes l'Europe, plus de 60 monnaies locales rien qu'en France dont des monnaies régionales comme la Pive en Franche Comté, la Roue en Région PACA ou des monnaies transfrontalières comme le Léman. En France, ces monnaies se sont fédérées au sein d’une organisation nationale permettant de mesurer leur impact sur l’économie (Le mouvement SOL (http://www.sol-reseau.org/). Elles sont également en train de se fédérer sur les solutions technologiques permettant la dématérialisation et la gestion efficace pour un fonctionnement très professionnel (www.lokavaluto.fr). Les monnaies locales sont maintenant en mesure de déployer une telle politique.